Montre que la dénonciation de la politique de Sharon par des intellectuels de gauche est mal comprise en France car ils doivent faire face à des soupçons d'antisémitisme. L'ouvrage répond à ces attaques.
Entretien d'Etienne Balibar avec Razmig Keucheyan et Michaël Lowy.
Réflexion sur les conditions et les enjeux de la relation entre politique et culture dans la démocratie française d'aujourd'hui.
Poursuit la tentative de penser autrement les problèmes de citoyenneté, de nationalité, des droits de l'homme autour de l'enjeu de la construction européenne
La question des sans-papiers est désormais posée de façon permanente à la société française et à l'Europe. Et ce ne sont pas les régularisations partielles et temporaires intervenues ces dernières années qui peuvent laisser espérer une solution. Comme le montrent les auteurs de cet essai, le problème tient à des facteurs structurels, dont rien ne permet de penser qu'ils pourraient disparaître dans un avenir prévisible par un simple bricolage institutionnel : la persistance d'une offre significative de travail clandestin liée aux profits substantiels de la «délocalisation sur place», encourageant une «clandestinité officielle»; l'illusion entretenue de la maîtrise étatique des phénomènes migratoires, au prix de l'insécurisation des populations d'origine étrangère; le marasme de la coopération et l'ignorance dans laquelle notre système juridique tient les dispositions du droit international; la tentation croissante d'un apartheid européen.
L'auteur s'interroge sur la constitution des notions d'identité culturelle et d'identité nationale. Il met ainsi l'accent sur les difficultés théoriques de telles acceptions, mais aussi sur leurs implications sociales et politiques. Il a choisi comme voie d'approche l'usage même qui en est fait dans les documents officiels des organismes culturels internationaux.
A l'heure de l'application du traité de Maastricht, qui changera de facto les relations civiles entre les résidents de l'espace européen, et leurs statuts personnel et collectif, l'auteur juge utile de maintenir ouverte la dialectique des différentes notions impliquées : communauté, exclusion, citoyenneté.
Rassemblant treize essais philosophiques et politiques écrits entre 1981-1991, dont le fil commun est d'interroger toutes les lignes de fracture dans la pensée démocratique, cet ouvrage met à l'épreuve des faits et de la durée, l'analyse des quelques grandes questions qui, en France et en Europe, avaient marqué cette période : résurgence brutale du racisme et des nationalismes sur fond de délitescence idéologique, affirmation de la société multiethnique et multiculturelle dans des contextes politico-économiques de ségrégation croissante.
Le droit constitutionnel a une double fonction didactique et juridique. Du côté de la conscientisation une Constitution porte les marques d'une mémoire collective et traduit une identité nationale. Le mot race, est porteur de valeurs culturelles historiques (esclavage, colonisation, Vichy, nazisme...), il traduit une conception spécifique de la communauté nationale. Du côté du juridique, la Constitution implique et motive le droit civil notamment le droit pénal et elle est en situaton d'interdépendance avec le droit international public, convention(s) internationales légiférant entre autres les droits de l'homme. Une modification de la Constitution française portant sur la suppression ou la substitution du mot race doit donc envisager cet infra droit et ce droit comparé sur un mode à la fois diachronique (sources du droit) et prospectif; Quelles ont été les modalités d'introduction du mot race dans les législation, réglementation et textes fondateurs en vigueur; Quels seraient les effets symboliques et pénal d'une suppression en politique intérieure et relations internationales, en justice, (pénalisation des actes et propos racistes).
Réflexion sur la formation d'un racisme européen inhérent au concept même d'identité européenne (instituant deux catégories d'étrangers aux droits inégaux, les communautaires et les extra-communautaires). Cette réflexion pose en préalable à toute analyse de la nouvelle configuration du racisme et des migrations, une interrogation sur la signification du mot Europe. Ainsi sont dégagés : 1) les facteurs historiques, sociaux, économiques, idéologiques qui préfigurent le racisme et 2) le rôle de l'Etat dans l'Europe contemporaine, Etat de non-droit, laissant en suspens la question de la citoyenneté et amenuisant les espoirs d'institutions démocratiques.
Etienne Balibar s'explique sur son approche du racisme, en particulier sur les relations entre racisme et nationalisme et sur les aspects philosophiques des problèmes du racisme. Il souligne la complexité de cette question incluant une dimension psychologique, historique, sociologique, politique. Il examine la forme que revêt le «néo-racisme» en France depuis les années 1980 introduisant une différentiation culturelle entre nationaux et étrangers. Enfin, en relation avec les formes d'exclusion culturelle-raciale, il s'exprime sur les idées de citoyenneté et d'insertion .
Approche critique des notions de nationalité et de citoyenneté : quelles seront les concrétisations idéologiques, sociales, juridiques de ces notions dans cet espace «supranational» qu'est l'Europe. D'autres, contributions abordent les droits politiques des immigrés en Allemagne RF et les incidences qu'aura pour l'immigration maghrébine la construction de l'Europe de 1993.
Réflexion sur la difficulté d'établir une démarcation entre universalisme et racisme et sur la spécificité du racisme contemporain. Par la dialectique d'une unité des contraires on approfondit la connaissance du racisme comme mode de pensée nourrissant le désir de «communauté idéale».
Partant d'un apparent paradoxe, celui de l'opposition entre le racisme et l'universalisme, l'auteur aborde des concepts essentiels tel que l'identité, l'espèce humaine en se référant à la philosophie occidentale. Il en vient à la conclusion que le racisme est un mode de pensée, et que tous les courants d'idées relatifs à l'humanité incluent une forme de hiérarchie.